Billet initialement publié le 16 août 2006, sur le blog Opinion on TEL (site Kaleidoscope.org)
L’été est propice à des lectures dont les thèmes sont souvent très éloignés de nos préoccupations professionnelles. Quoi que… voici ce que je retiens de l’une d’entre elles :
Régis Debray, Supplique aux nouveaux progressistes du XXI° siècle. Paris : Gallimard, 2006. pp.36-7
Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique. Paris : Vrin, 1938, pp.9-10.
L’été est propice à des lectures dont les thèmes sont souvent très éloignés de nos préoccupations professionnelles. Quoi que… voici ce que je retiens de l’une d’entre elles :
« Et quand le savant a rencontré l’ingénieur, la mécanique analytique le chemin de fer, vers 1840, la croyance a prouvé son pouvoir, et put se prendre pour un savoir. On est alors passé de l’ère des sociétés chaudes, où contrairement aux sociétés froides, l’on consomme de l’événement pour produire du mouvement, à l’ère de la société industrielle, où l’on consomme des machines pour produire du mythe. » (Debray, cf ci-dessous)Je me suis d’abord arrêté sur la première phrase pour repenser sous cet angle nos recherches sur les EIAH. Mais il me semble que la seconde mérite aussi notre réflexion. Ne poussons-nous pas la consommation de technologies pour nourrir des mythes sur l’éducation ? où en adoptant ces mythes comme justification puérile ou mondaine. Ces deux derniers attributs me sont suggérés par la relecture de Bachelard qui, dans ce contexte si éloigné de son exploration de la formation de l’esprit scientifique, peut peut-être encore nous inspirer :
« … la tâche de la philosophie scientifique est très nette : psychanalyser l’intérêt, ruiner tout utilitarisme si déguisé qu’il soit, si élevé qu’il se prétende, tourner l’esprit du réel vers l’artificiel, du naturel vers l’humain, de la représentation vers l’abstraction. Jamais peut être plus qu’à notre époque, l’esprit scientifique n’a eu plus besoin d’être défendu, d’être illustré au sens même où du Bellay travaillait à la Défense et illustration de la langue française. Mais cette illustration ne peut se borner à une sublimation des aspirations communes les plus diverses. Elle doit être normative et cohérente. Elle doit rendre clairement conscient et actif le plaisir de l’excitation spirituelle dans la découverte du vrai. » (Bachelard, cf ci-dessous).
Régis Debray, Supplique aux nouveaux progressistes du XXI° siècle. Paris : Gallimard, 2006. pp.36-7
Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique. Paris : Vrin, 1938, pp.9-10.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire